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Présentation

Coopérer face aux enjeux environnementaux ?

Du 16 au 18 novembre 2022, campus Saint-Charles, Marseille

  

Les doctorant.e.s du Laboratoire Population Environnement Développement vous invite à la 9ème édition des Journées Des Doctorant.e.s sur le thème des coopérations face aux enjeux environnementaux.

Les problématiques environnementales, telles que l’érosion de la biodiversité, le changement climatique, les tensions sur les ressources naturelles, les épidémies émergentes (covid-19, maladie à virus Ebola), mais aussi les conflits et incertitudes sociales concernant les modalités de transformation de nos modes de vie (Méda, 2012), constituent autant d’enjeux venant questionner la manière dont nous, chercheur.e.s, agissons collectivement pour les documenter et y faire face (Carvallo, 2019). Ainsi, nous sommes fortement encouragé.e.s par nos institutions à coopérer avec la société et des collègues de différents horizons disciplinaires (Bozeman, Boardman, 2014). Dans le même temps, le développement du mode de production capitaliste exacerbe les logiques de compétition et d’individuation qui traversent l'ensemble des espaces sociaux, y compris l'espace scientifique. Dès lors, comment est-il possible de coopérer dans un contexte de travail collectif dégradé ? Dans la poursuite des travaux déjà engagés par les chercheur.e.s du Laboratoire Population, Environnement, Développement, ces trois journées d’études destinées en priorité aux doctorant.e.s, entendent interroger à plusieurs niveaux les dynamiques coopératives en lien avec les préoccupations environnementales contemporaines

La première thématique que nous aborderons lors de ces JDD concerne l’évolution de nos pratiques et méthodes de recherche. Pour les chercheur.e.s qui s’intéressent aux problématiques environnementales, collaborer avec des collègues issus d’autres disciplines ou avec des acteurs extérieurs à la sphère académique se pose de plus en plus comme un impératif épistémologique et pratique (Aspe & Jacqué, 2016). Sur le plan épistémologique, il est généralement admis que la complexité de ces questions appelle à une association entre disciplines relevant des sciences humaines et sociales et des sciences de la vie et de la terre, par exemple pour repenser les relations hommes-milieux. A ces formes de collaborations interdisciplinaires, s’ajoute la collaboration entre scientifiques et acteurs extérieurs au monde académique, ceci, afin de répondre à la forte demande sociale de compréhension des problématiques environnementales ou dans une perspective d’action face à l’urgence de ces questions (Hubert, 2002). Si ces coopérations, volontaires ou imposées, se développent depuis plusieurs décennies (Jollivet, 1992), elles semblent se multiplier depuis les années 2000 (Knorr-Cetina, 1999). Dès lors, comment la coopération peut-elle nous aider à mieux saisir et faire face aux multiples enjeux environnementaux ? Comment ces problématiques environnementales transforment-elles nos métiers, soumis depuis plus d’une décennie à de profondes transformations tendant à favoriser l’hyper-spécialisation des savoirs et à exacerber la concurrence entre thématiques de recherche, universités, laboratoires, équipes de recherche, autour de réponses à appels à projets ? Quelle posture adopter face à l’urgence écologique (entre neutralité scientifique et engagement) ? 

La seconde thématique sera dédiée aux coopérations en tant qu’objet d’étude. Les sciences naturelles s’intéressent, par exemple, aux formes d’interactions positives entre organismes vivants (Callaway, 2007). Les documenter permet-il de comprendre comment les êtres vivants s’adaptent aux perturbations de leur milieu ? Est-il possible de les étendre aux formes de coopérations entre humains et non-humains en y associant les sciences humaines comme le font certains représentants du courant de la political ecology (Balaud et Chopot, 2021) ? Les sciences humaines et sociales s’intéressent aussi à la notion de coopération dans une tout autre dimension. L’usage des espaces et ressources naturelles crée une interdépendance entre individus. Indépendante de la volonté de ces derniers, cette interdépendance semble être davantage conscientisée et modelée par les acteurs sociaux afin de répondre aux contraintes (écologiques, réglementaires, marchandes, idéologiques) auxquelles ils font face (Bruis-Gervasone, à paraître). Enfin, les études sociales des sciences s’intéressent aux collaborations scientifiques entre disciplines et différents acteurs sociaux dans une perspective critique. La coopération peut alors prendre la forme d'une injonction dans un contexte de désengagement des financements publics, d’une transformation des théories ou des méthodes scientifiques ou encore de nos objets de recherche (Barrier, 2011). Ces dimensions sont révélatrices d’évolutions écologiques et sociales plus globales, parfois génératrices de nouvelles normes et contraintes pour les chercheur.e.s comme pour leurs partenaires. Les interroger permet de définir collectivement les horizons vers lesquels nous souhaitons nous diriger en tant que jeunes chercheur.e.s. 

Dans le cadre de ces 3 journées d'étude, un PAD destiné à une prise de note en direct et collective et ouvert à ceux et celles qui souhaitent nous aider à consigner nos échanges : 
 
   

Lieu

Aix-Marseille Université
Campus Saint-Charles,
3 place Victor Hugo
13003 Marseille, France

 

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