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Appel à communication

Les propositions d'appel à contribution concernent uniquement les doctorant.e.s. Il peut s'agir de communications orales ou de posters. Elles doivent être déposées au plus tard le 15 juillet 2022 dans l'onglet "Soumission d'une contribution" (https://jdd-lped.sciencesconf.org/submission/submit). Les consignes relatives à l’écriture de propositions de résumés sont détaillées dans le modèle ci-joint : Modèle_résumé_JDD_LPED

La première journée s'articulera autour de la thématique "Les chercheurs comme acteurs coopérants". Trois axes seront développés :

Axe 1 :  Collaborer entre sciences naturelles et sciences humaines et sociales pour étudier des socio-écosystèmes

Face à l’augmentation et la densification des activités anthropiques, il apparaît difficile pour les sciences de la vie et de la terre d’étudier les écosystèmes indépendamment des activités humaines qui s’y déroulent. Depuis plusieurs années, de nouveaux domaines d’étude tels que l’écologie urbaine ou la géographie environnementale favorisent ces collaborations interdisciplinaires autour d’objets communs comme les services écosystémiques, la restauration écologique ou l’histoire environnementale (Blanc et al., 2017). Ainsi, les collaborations entre sciences de la vie et de la terre et sciences humaines et sociales sont désormais encouragées, pour comprendre le fonctionnement des socio-écosystèmes (Baulaz, 2020). Dans la même perspective, les épidémies émergentes, conjuguant les questions environnementales et sociales, invitent à une approche intégrée avec la promotion du concept de one health (Bardosh et al. 2020 ; Carter et al. 2021) permettant d’appréhender les crises épidémiques de manière holistique et collective (Faye et al. 2015 ; Giles-Vernick et al. 2019 ; Bardosh et al. 2020 ; Keita et al. 2021). Dans ce contexte, nous proposons de discuter de l’importance et des apports des collaborations interdisciplinaires dans l’étude des socio-écosystèmes ainsi que de la manière d’intégrer ces différentes approches disciplinaires dans nos recherches, d’un point de vue théorique et pratique. 

Axe 2 : Reconnaître les savoirs extra-académiques dans les recherches en environnement

Le protocole de Nagoya adopté en 2010 reconnaît les savoirs traditionnels comme des connaissances à part entière. Cela remet en question la hiérarchisation opérée entre savoirs scientifiques et savoirs locaux ainsi que la frontière entre l’objectivation scientifique et la subjectivisation portée par les acteurs extérieurs au monde académique (Latour, 1999). Ainsi, nous proposons d’interroger les manières de reconnaître et de prendre en compte cette pluralité de savoirs dans nos recherches et de les intégrer à la production de connaissances, notamment au travers des sciences participatives et collaboratives (Sauleau et al., 2021). En outre, ce protocole de Nagoya invite à s’interroger sur les questions éthiques, par exemple en ce qui concerne les droits de propriété, que peut poser la participation des communautés à des recherches, y compris en sciences sociales. Nous pourrons aussi discuter des apports mais aussi des limites de ces nouvelles formes de recherche en interrogeant par exemple l’éventuelle imposition de normes à la participation citoyenne aux sciences. 

Axe 3 : Coopérer entre experts et décideurs pour la gestion des enjeux environnementaux

La gestion des enjeux environnementaux implique de nouvelles collaborations entre chercheur.e.s, gestionnaires et aménageurs de l’environnement, ainsi que des décideurs politiques (Larrue, 2017). Lorsque les recherches sont commanditées et financées par des opérateurs publics ou privés, voire des acteurs politiques, les savoirs académiques sont mobilisés pour la gestion environnementale opérationnelle. Dans ce contexte, nous proposons de discuter de la manière de concilier les objectifs de recherche et les objectifs de gestion environnementale définis par les acteurs publics ou privés. Ainsi, nous pourrons nous interroger sur les moyens de mise à disposition et de mobilisation des savoirs académiques pour la gestion environnementale, sur la manière de concilier le temps de la recherche et le temps de la décision opérationnelle mais également sur le positionnement des chercheur.e.s en tant qu’experts ou encore sur l’objectivité scientifique de ces recherches (Ballouche & Taïbi, 2013).

La seconde journée s'articulera autour de la thématique "Les chercheurs comme observateurs des coopérations". Trois axes seront développés :

Axe 4 : Étudier les coopérations entre organismes vivants

Les interactions entre organismes vivants (humains et/ou non-humains) sont dynamiques et peuvent varier le long d’un continuum allant d’interactions négatives (compétition, antagonisme) à des interactions positives (facilitation, mutualisme), en fonction des conditions environnementales. La compréhension de ces interactions, abordées aussi bien par les sciences naturelles que par les sciences humaines et sociales, est nécessaire pour faire face à de nombreux enjeux de gestion des écosystèmes et de santé environnementale. Par exemple, depuis quelques décennies, les écologues ont montré que les interactions positives entre plantes jouent un rôle primordial dans le fonctionnement des écosystèmes (Bertness & Callaway, 1994; Callaway, 2007) et peuvent constituer des outils pertinents pour la gestion et la restauration des écosystèmes dégradés par les activités humaines (Padilla & Pugnaire, 2006; Cortina et al., 2011). De plus, en sciences humaines et sociales, les anthropologues de la santé ont montré que les interactions entre les humains et certains animaux sont la cause de plusieurs épidémies, conduisant ainsi à la mise en place d’un ensemble de dispositifs de surveillance qui ont modifié les pratiques humaines liées à l’environnement naturel, mais aussi les relations entre l’humain et les animaux (Keck et al. 2019 ; Keck 2021). Ainsi, nous pourrons discuter, à partir de retours d’expériences, de la mobilisation de ces interactions entre organismes vivants dans la gestion de l’environnement et des enjeux sanitaires afin de faire face aux défis socio-environnementaux actuels et futurs.

Axe 5 : Étudier les coopérations entre acteurs sociaux et institutionnels

Les acteurs sociaux ne peuvent plus faire l’impasse sur les contraintes environnementales s’exerçant désormais sur la grande majorité des activités économiques et sociales. Qu’il s’agisse d’agriculture, de production industrielle ou artisanale, d’habitat, de transport ou de pratiques culturelles et/ou de loisirs, les individus sont sommés de respecter leur environnement, ce qui passe en particulier par le respect d’un certain nombre de réglementations. C’est à cette occasion que l’on observe des actions concertées, des partenariats, des logiques d’entraide entre acteurs pour faire face et parfois devancer ces normes environnementales en vue de proposer de nouveaux modèles d’action (Cano Castellanos et al., 2018). Ainsi, les contraintes et les exigences environnementales peuvent devenir de véritables moteurs de transformations sociales et être à l’origine de la constitution de liens sociaux forts (Klein et al., 2019). Dans cet axe, nous voudrions discuter de l’émergence de nouvelles dynamiques sociales se développant dans nos sociétés en vue de répondre et faire face aux enjeux environnementaux et de la façon dont les scientifiques parviennent à les étudier. Nous voulons aussi interroger comment les organismes nationaux et internationaux coopèrent autour de normes à des échelles variées, pour protéger collectivement certaines espèces ou espaces et questionner éventuellement les enjeux géopolitiques en lien avec cette coopération entre le local et le global. 

Axe 6 : Étudier les coopérations inter- et transdisciplinaires

Nous voulons clore cette seconde journée avec une mise en perspective de la question de la coopération pour faire face aux enjeux environnementaux. En effet, il s’agira dans ce dernier axe de réfléchir aux collaborations scientifiques inter- et transdisciplinaires comme objet d’étude. Cette réflexion peut être conduite via une analyse sociohistorique de la manière dont les politiques scientifiques dans le domaine de l’environnement ont abordé la question de ces collaborations (Muxart, 2004; Beurier, 2022), ou à l’échelle d’expériences de collaborations scientifiques plus contextuelles, ayant été menées avec succès ou non (Claeys & Thiann-Bo, 2015). Il s’agira de réfléchir aux nouvelles normes et contraintes générées par ces formes de travail scientifique. Les propositions de ce dernier axe doivent nous permettre d’interroger collectivement et de façon critique les perspectives ouvertes par ces collaborations, mais aussi leurs éventuelles impasses, non-dits et difficultés. 

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